La collection Iron Sakura de Lena Erziak
À Paris, sur les cendres dorées d’un automne à venir, Lena Erziak dévoile Iron Sakura sa dernière collection pour la semaine de la Haute Couture parisienne. Durant cette semaine chaque point est prière et chaque couture, manifeste ! Lena Erziak fait ainsi éclore Iron Sakura, une collection où l’aiguille devient sabre, et la soie, armure.
Entre kimono et corset, la nouvelle couture de pouvoir
Sous la lumière claire obscure de la “American Cathedral”, la collection automne-hiver 2025-2026 s’ouvre comme un haïku acéré. Car Iron Sakura ne se contente pas de simplement vêtir, elle raconte, elle murmure des histoires de femmes forgées dans le feu du raffinement et trempées dans les eaux d’une mémoire partagée entre l’Orient ancestral et l’Occident d’après-guerre.
Au cœur de cette vision, une époque, les années 1950. Lena Erziak y puise une architecture audacieuse, celle des robes bullet bra modernisées, de véritables armures de courbes, corsets modernes qui magnifient le corps en sablier. Les bustes s’aiguisent, les tailles s’affinent, les volumes s’imposent. Ici, la féminité n’est pas douce, elle est tranchante, acérée et stratégique. Elle entre en scène comme une geisha maîtrisant la danse, comme un samouraï prêt au duel.
C’est au Japon, dans la lumière suspendue de Kyoto, que Lena Erziak déniche les racines de cette élégance martiale. Le kimono, dans sa double nature de vêtement cérémonial et de tenue de combat, devient l’ossature d’une silhouette à la fois majestueuse et contenue. Plis savamment étudiés, ceintures impériales, manches qui flottent comme des menaces voilées, chaque détail est une révérence à la maîtrise, chaque couture un hommage à la discipline.
Quand la broderie devient résistance
Mais Iron Sakura est aussi une ode au geste, au savoir-faire, à ces mains patientes qui brodent l’histoire dans le fil. Lena Erziak sublime l’art textile en choisissant des textiles upcyclés. En effet certains morceaux de kimonos anciens ont été utilisés, ou encore des soies effleurées par le temps, et des brocarts aux reflets de palais oubliés ont embelli ravivé l’âme de cette collection. Ces étoffes, chargées d’âme, sont retravaillées avec une minutie quasi rituelle, broderies inspirées du sakura, pétales cousus à la main...
Ici, chaque robe devient un poème portatif. Chaque couture, une cicatrice sublime. La délicatesse n’est plus une fragilité mais une force résiliente. Les corps sont enveloppés de structures qui protègent autant qu’elles révèlent, des pièces pensées comme des armures de beauté, de mémoire et de volonté.
L’avis de votre rédactrice !
C’était un très beau défilé, avec beaucoup d’inspiration et de très beau clin d’oeil à de grand nom, mais au delà de ça, j’ai trouvé que cette collection racontait une histoire et dépeignait une héroïne. Alors pour moi, l’histoire de Iron Sakura, c’est l’élégance comme langage de résistance. C’est la femme qui s’avance dans la neige, robe fendue comme une lame, port altier, regard sûr. Une femme qui plie mais jamais ne rompt !